L’empreinte : celle qui laisse une trace sur le papier à travers le corps et la matière, un autoportrait en impression coloré, qui dévoile au spectateur une intimité, une mise à nu sans voyeurisme, ni pornographie.
Ici, le papier est comme un miroir qui laisse la trace indélébile du corps à travers la peinture. Il ne s’agit pas d’un rite ou d’une cérémonie mais d’un témoignage pour se regarder et se raconter autrement, comprendre et appréhender les vestiges d’une histoire qui se laisse voir.
Peindre ce que l’on renferme. S’exposer à travers l’art en utilisant, dans le souci du détail, le pigment rouge, les terres, les ocres, en assemblant les teintes qui ne se mélangent pas mais se superposent. Comme une accumulation anecdotique, les couches se succèdent en strates et peignent un récit.
La couleur dominante est le rouge, symbole d’énergie vitale puissante, qui anime et veut se montrer. Le rouge est chargé de violence et apporte la mort, mais donne aussi la vie et rend la femme vivante. Ce même rouge sang, qui nous parcours, nous alimente dans notre féminité et peut aussi s’écouler jusqu’à nos pieds.
L’art nous permet de montrer sans être vue, bien que dans ce cas, ce soit un paradoxe. C'est un exutoire et lors d'une exposition, un saut dans le vide.
Yves Klein a su le faire et il nous
a aussi légué ses anthropométries. La seule performance que je laisse
entrevoir, est celle figurant sur les photographies en huis clos, témoin
de la mise en œuvre des empreintes laissées sur la toile. Celles laissées sur la peau sont éphémères et disparaissent avec leur histoire.
En guise de « parure éphémère », je vous laisserai une empreinte à même le mur de l’exposition, qui disparaîtra sous la peinture blanche, afin que l’artiste suivant prenne possession des lieux.
La dernière empreinte que je laisserai, peut-être, sera le souvenir de cette exposition qui elle aussi s’étiolera avec le temps.
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